Carole Bécam, très tôt, a été touchée par la démarche artistique et épurée de l’artiste chinois Zao Wo-Ki, qui disait en substance : « Pour moi, un tableau n’a pas besoin d’explications, il faut qu’il touche le public directement. Une émotion doit passer ». On peut dire, ici, que le pari est réussi. La série « Noires », guidée par le geste et le mouvement, se suffit à elle-même : contraste des matières, utilisation de la poudre de marbre, fusion avec les lumières… on fait silence.

​Cette exploration des noirs s’est poursuivie par une autre série, « Traces & Empreintes », inspirée de ses voyages à travers les venelles des villes ensoleillées du Maroc, de l’Espagne, du Languedoc ou du Panama. Ici, les murs ne sont pas morts, ils révèlent une âme à celles ou ceux qui veulent bien voir. Carole Bécam photographie leurs empreintes, en sonde la mémoire, puis les reproduit sur ses toiles. De clichés, ces traces et empreintes reprennent vie à travers les toiles abstraites de l’artiste.